Les remises biosimilaires devaient représenter une bouffée d’oxygène pour les pharmacies de France. Au lieu de quoi, c’est l’asphyxie qui menace. Car en contrepartie de cet apport, pourtant vital pour sortir les trésoreries officinales de l’ornière, le gouvernement envisagerait de baisser le plafond des remises génériques dans une proportion encore inconnue. Les pharmaciens devront faire front uni pour s’opposer à cette mesure, lors d’une réunion au ministère de la Santé ce vendredi 20 juin. Sinon, la « concertation » menée à sens unique risque bien d’aboutir au sabotage en règle d’un pilier économique du réseau.
Selon le président du cabinet d’experts comptables CGP, la remise plafonnée à 40 % sur le médicament générique représente 11,24 % de la marge brute globale et 30,10 % de l’excédent brut d’exploitation (EBE) d’une officine moyenne. Supprimer une partie de ces ressources, c’est précariser encore plus les officines en difficulté, voire les contraindre à fermer. Pour tous les pharmaciens, ce serait un signal désastreux, ne laissant bien souvent d’autre choix que de licencier et/ou désinvestir.
Alors que l’accès aux soins est censé être une priorité, est-il raisonnable de programmer sciemment l’extension des déserts pharmaceutiques ? Quel intérêt le gouvernement a-t-il à trahir un modèle qui fonctionne ? Il est inacceptable de s’immiscer de la sorte et de court-circuiter une relation commerciale, qui se déroule pourtant de façon sereine et responsable. Ce système a permis, rappelons-le, d’atteindre un taux moyen de substitution de 85%, au bénéfice de la collectivité tout entière !
À qui profiterait une baisse substantielle du plafond légal des remises, sinon aux acteurs qui les consentent ? Si le gouvernement persiste dans son projet, il devra clarifier ses mobiles et compenser les pertes majeures causées aux pharmaciens.
L’UNPF s’oppose fermement à toute baisse sur les remises génériques et interpelle l’ensemble des acteurs sur cette comédie. Une telle manœuvre est impossible, sauf à vouloir détruire le réseau, et serait perçue comme une trahison inacceptable.
Et vous qu'en pensez vous ? Etes-vous prêt(e) à manifester contre la baisse de 40% à 20% du plafond des remises génériques ? Et sur les biosimilaires, quel plafond de remise vous semble juste pour inciter les pharmaciens à substituer ?