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Promouvoir un exercice libéral et responsable

Officine verte : plaidoyer pour des mesures énergiques

Être ou devenir éco-responsable ? Pour le pharmacien d’officine, la prise de conscience n’est pas nouvelle. L’urgence de passer un nouveau cap, si. L’UNPF ouvre des pistes pour y parvenir.

La responsabilité sociétale ne concerne pas que les grandes entreprises et le Medef. Depuis des années, les pharmaciens d’officine prennent une part active à la collecte des déchets de soins et des médicaments non utilisés. Plus de la moitié des 300 titulaires que nous avons interrogés en mai dernier ont prévu de mettre en place un programme de développement durable dans leurs officines. Nombreux sont celles et ceux qui impliquent déjà leurs équipes dans les écogestes : ampoules basse consommation, extinction des lumières hors des heures d’ouverture, réduction des déchets d’emballage et des sacs distribués aux patients, sensibilisation de ces derniers au bon usage des médicaments et au gaspillage…

L’appel récent de la Première ministre Élisabeth Borne à « agir vite et fort » pour réduire les consommations énergétiques a donc bien évidemment trouvé de l’écho chez les croix vertes. Il est maintenant temps d’engager une discussion sobre et rationnelle sur les moyens d’aller plus loin. Premièrement, parce qu’aux 4 millions de citoyens visitant chaque jour nos officines, nous devons des messages clairs et une conduite exemplaire. Deuxièmement, parce que la pharmacie, poste avancé de santé sur le territoire est aussi un commerce, chauffé, connecté et à la croisée de nombreux flux de personnes et de produits non sans impact carbone. N’en doutons pas, une part croissante des patients seront prêts à changer de pharmacien en faveur d’un confrère plus éco-responsable. Enfin, c’est notre intérêt bien compris d’employeur de nous emparer résolument du sujet. Trois quarts des jeunes de la génération Y placent la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) au-dessus du salaire dans leur critères de recherche d’emploi[1], et la pharmacie ne fera certainement pas exception.

Il serait bien sûr illusoire de vouloir tout changer, tout de suite. Pour bénéfice d’avoir baissé le chauffage d’un ou deux degrés, un pharmacien risque de voir ses patients préférer l’officine surchauffée voisine. Question de mœurs et d’une société qui doit s’acclimater dans son ensemble à un nouveau paradigme… Mais les générations futures nous jugeront sur les actes, pas sur les paroles. Alors, que faire ?
 

Pour agir fort, il faut penser collectif

Comment nous pharmaciens pouvons-nous être plus performants en matière de RSE ? Et devenir, de ce fait, plus attractifs pour les jeunes recrues ? Outre les gestes individuels, nécessaires mais non suffisants, rien de grand ne se fera sans penser collectif. Misons tout d’abord sur l’ancrage de nos officines dans leurs écosystèmes : en privilégiant les fournisseurs locaux s’ils existent, et ceux qui utilisent des emballages recyclables. Imaginons et bâtissons des projets de gestion circulaire des déchets collectés à l’officine. Travaillons à optimiser la gestion de nos commandes et à anticiper nos achats, afin d’espacer les livraisons et l’empreinte carbone qu’elles occasionnent. Ce rôle de prévisionniste pourrait même être mutualisé au bénéfice de plusieurs officines. Chiche ?

Penser collectif, c’est aussi renforcer les collaborations avec les autres professionnels de santé du territoire. Organiser une chaîne de soins mieux coordonnée et plus efficiente autour du patient contribue à réduire les examens inutiles, les allers-retours, les soins inadaptés. L’interprofessionnalité crée un cercle vertueux pour une meilleure économie des soins au sens large, dont procède aussi naturellement l’acte de dispensation et l’éducation faite au comptoir sur l’observance et le bon usage.

À nous de référencer et de conseiller à nos patients les produits exempts de substances classées comme toxiques et de perturbateurs endocriniens ; et de remettre à l’honneur la préparation magistrale, qui s’inscrit par nature dans une démarche de gestion durable et de soin personnalisé. Pourquoi même ne pas aller jusqu’à envisager, comme le propose l’association des étudiants en pharmacie (ANEPF), une possibilité pour le pharmacien de substituer, à service médical rendu égal, un médicament ayant un impact environnemental moindre vis-à-vis de celui initialement prescrit ?

Enfin, sur le plan industriel, la transition doit s’accélérer sur l’adaptation des conditionnements, les matériaux utilisés pour les blisters, l’usage des notices papier à l’ère du QR Code.

Engageons sans tarder les actions à notre portée et ouvrons grand le débat sur l’économie circulaire de la pharmacie, au service du patient dans son environnement.

Et vous pharmaciens, qu’en pensez-vous ? Partagez vos commentaires, vos bonnes pratiques, vos interrogations…

[1] https://www.ladn.eu/entreprises-innovantes/marques-engagees/chiffres-cles-rse-developpement-durable/

Vendredi 16 septembre 2022
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