L’ouverture de seulement deux groupes biosimilaires à la substitution officinale depuis le 14 avril 2022 représente une avancée insuffisante pour permettre un vrai développement de ces molécules, sources d’économies et qui apportent des réponses thérapeutiques dans de nombreuses pathologies. L’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) propose d’élargir, de façon concertée et raisonnée, le répertoire des molécules concernées et d’instaurer un entretien pharmaceutique pour la substitution des biomédicaments afin d’en favoriser le bon usage et l’observance.
L’arrêté ministériel du 12 avril 2022 paru le 14 avril 2022 (*) fixe la liste des groupes biologiques similaires substituables par le pharmacien d'officine, à savoir le filgrastim et le pegfilgrastim. Ces deux médicaments sont utilisés pour pallier les déficits sévères de globules blancs notamment chez les patients souffrant de cancer et traités par chimiothérapies.
Cette amorce de substitution des biosimilaires est « une avancée de principe » selon l’UNPF, très attendue après avoir été envisagée puis retirée de la Loi de financement de la sécurité sociale pour 2020. Le pharmacien, par son expertise pharmacologique et clinique, est au premier plan pour accompagner le recours croissant aux biosimilaires dans notre pays, en bonne coordination avec les médecins et dans l’intérêt des patients. De 20 à 40 % moins chers que les médicaments biologiques de référence, les biosimilaires représentent non seulement une source d’économies pour le système d’assurance maladie, mais également une garantie d’approvisionnement en traitements nécessaires à la prise en charge de millions de patients souffrant de maladies graves (cancers, maladies auto-immunes, diabète…).
Une double proposition pour un essor raisonné
Pourtant, en comparaison du coup d’envoi donné à l’essor des médicaments génériques en 1999, ce démarrage a minima pose question. Pourquoi ces deux molécules, loin d’être les plus simples à substituer et pour lesquelles les taux de substitution sont déjà très élevés ? Bien d’autres questions restent en suspens, tant sur les critères de substitution que sur la responsabilité des professionnels de santé. Surtout, quelle trajectoire permettra de passer du faible taux actuel (25 %) de pénétration des biosimilaires en ville (**) aux 80 % fixés par la Stratégie nationale de santé 2018-2022 ?
L’UNPF demande au prochain ministre de la Santé de prendre à bras le corps ce sujet et de donner aux pharmaciens un horizon clair sur leur implication dans le développement des biosimilaires. En l’état, le message envoyé aux professionnels de santé et aux patients manque de clarté. L’UNPF propose de réunir rapidement les parties prenantes de ce dossier pour le remettre sur les bons rails et propose de mettre à l’ordre du jour de cette concertation: