Un récent article publié dans 60 millions de consommateurs remet en cause, une nouvelle fois, la sécurité des compléments alimentaires. La revue dénonce non seulement une règlementation peu contraignante, mais également le manque d’informations fournies par les laboratoires aux patients. En effet, les effets indésirables, mésusages, surdosages, les mises en garde pour les femmes enceintes, personnes allergiques, enfants… ou bien les interactions pharmacologiques (notamment avec le Millepertuis) sont quasi inexistantes.
Ce réquisitoire rappelle le rapport de l’Académie nationale de Pharmacie, en février dernier, qui concluait que la sécurité des compléments alimentaires contenant des plantes n’était pas assurée. L’Académie relevait également des mises en garde insuffisantes pour des produits nécessitant les conseils d’un pharmacien.
Des produits mettant en danger la sécurité des patients seraient-ils en accès libre et échapperaient-ils à l’expertise du pharmacien d’officine ?
Pire, les pharmaciens officinaux n’ont pas le droit d’utiliser certaines plantes dans l’élaboration des préparations magistrales, alors qu’elles sont autorisées dans les compléments alimentaires ! Le circuit officinal est parfaitement sécurisé, alors pourquoi ne pas redonner au pharmacien toute sa place d’« expert des poisons » ? Cette vision semble faire son chemin, comme l’atteste l’avis de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) qui recommande que les médicaments contenant du paracétamol et certains AINS (ibuprofène, aspirine) ne soient plus disponibles en libre accès afin de sécuriser leur utilisation.
L’UNPF demande une règlementation claire et protectrice des patients qui sont de plus en plus nombreux à se tourner vers des médecines naturelles : phytothérapie, aromathérapie… qui nécessitent des précautions d’usage et des conseils appropriés.