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Promouvoir un exercice libéral et responsable

Sous la baisse des remises, la destruction programmée du maillage officinal

Présent à la manifestation unitaire du 1er juillet, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) appelle la profession à amplifier le mouvement, afin de stopper un projet d’économies dévastateur pour le réseau officinal et les patients.
 
Une manifestation dense et unie a porté ce mardi la colère de milliers de pharmaciens et autres professionnels de santé libéraux. Elle n’aura pas suffi à fissurer le mépris dont fait preuve le Gouvernement… L’obsession à trouver 500 millions d’euros d’économies sur le médicament a conduit ce dernier à franchir la ligne rouge, en annonçant vouloir amputer de moitié le plafond des remises commerciales sur les médicaments génériques (de 40% actuellement à un niveau compris entre 20 et 25%). Un même taux sacrifié s’appliquerait aux médicaments hybrides tandis que les biosimilaires se verraient gratifiés d’un plafond dérisoire de 15%. À ce niveau, la substitution biosimilaire ne décollera pas ; alors qu’un système assurant la juste rémunération du pharmacien garantirait le succès de cette mission, qui générerait alors des économies considérables pour la collectivité.
 
Il faut rappeler que le mécanisme des remises permet aux officinaux de ne pas substituer à perte et ainsi de s’impliquer sereinement dans une démarche vertueuse pour la maîtrise des comptes publics. Or, la diminution drastique des remises, telle qu’elle est envisagée, priverait chaque pharmacie d’un montant équivalent en moyenne au salaire annuel d’un collaborateur…
 
Entrer en guérilla
 
Faire les poches des libéraux de santé, c’est mettre la santé de proximité en péril. Et transformer la substitution en une équation perdante, ce n’est plus une pilule difficile à avaler mais un véritable poison. En pleine crise de l’accès aux soins, alors que les bras manquent pour tenir le comptoir, que les burn-out sont légion et que 300 pharmacies ferment déjà chaque année, le projet est aberrant. À ce train, le vœu exprimé en 2017 par la Cour des Comptes de voir disparaître 40 % des officines va se concrétiser à marche forcée. La manœuvre risque de laisser des millions de Français(e)s sans pharmacie de proximité. Faire de la France un grand désert pharmaceutique : est-ce pour le Gouvernement un dégât collatéral ou l’objectif inavoué ?
 
Comme après le 30 mai 2024, le lendemain de manifestation déchante. Tout au plus le ministre de la Santé s’est-il engagé à prolonger jusqu’au 1er août le plafond actuel des remises. Mais ne restons pas passivement dans l’attente d’une copie plus acceptable. La mobilisation ne fait que commencer. L’UNPF et ses partenaires ont envoyé un courrier appelant l’ensemble des députés et sénateurs à se mobiliser pour sauver le maillage officinal.
 
Et maintenant ? Lorsque ni les défilés, ni les simulacres de concertation, ni la voie conventionnelle ne permettent d’être entendus, il faut changer de méthode et entrer en guérilla.
 
Comment se mobiliser ?
 
Dans l’immédiat, il est essentiel que chaque pharmacien télécharge ce tract et l’adresse aux député-e et sénateur-rice de sa circonscription. Un déferlement de courriers doit montrer à nos parlementaires à quel point l’heure est grave. Après l’été, il sera trop tard. Nous n’aurons que nos yeux pour pleurer et des regrets d’avoir cru aux promesses. Dans l’année qui suivra, les conséquences économiques et sanitaires s’inviteront sur tous les territoires, sous la forme de fermetures sèches d’officines dans des zones déjà mal desservies, de licenciements massifs, de renoncements contraints à effectuer des missions de santé publique comme la vaccination, de ruptures de traitement…
 
L’UNPF appelle également les pharmaciens à stopper dès à présent les gardes de nuit et de week-end et à passer en “mode dégradé” avec la CPAM. Si aucune avancée n’intervient d’ici le 15 juillet, nous appellerons alors à suspendre la télétransmission, pour ralentir le processus administratif et faire (enfin) réagir les autorités.
 
Il y a le feu à l’officine, l’urgence est de l’éteindre. La seconde priorité sera de s’atteler, en vue de 2027, à refonder les bases d’un nouveau pacte de confiance entre l’État et les pharmaciens. Entretemps, amplifions notre « non » à la santé low-cost bradée à Amazon et à Leclerc, « non » à une pharmacie sans pharmacien et aux mesures qui programment la pénurie d’officines.
 

Vendredi 4 juillet 2025
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