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Promouvoir un exercice libéral et responsable

Suspension de l’arrêté : un essai à transformer sur un terrain miné

Elle était attendue, la suspension de l’arrêté du 4 août est actée. Le nouvel arrêté publié au Journal officiel le 6 octobre remet provisoirement les pendules à l’heure, conférant aux pharmaciens le sentiment d’une victoire à l’arraché. Le plafond de 40% est maintenu jusqu’au 31 décembre 2025 pour les remises commerciales sur les génériques et appliqué aux médicaments hybrides également. Il est par ailleurs, et c’est le seul vrai gain dans l’histoire, fixé à 15% pour les biosimilaires. Un niveau faible mais toujours préférable à 2,5%.

Un répit obtenu grâce à une mobilisation massive

:haut_parleur: Exit aussi pour le moment l’abaissement progressif du plafond jusqu’à 20% en 2028. Les mobilisations massives des pharmaciens le 16 août et le 18 septembre, soutenues par l’UNPF, ont permis d’obtenir ce répit. Mais une double épée de Damoclès reste suspendue au-dessus de nos têtes : non seulement la menace d’un passage provisoire à 30% au 1er janvier 2026, mais aussi et surtout la mise en œuvre de baisses massives de prix et de TFR annoncées par le CEPS, soit 200 M€ d’économies attendues en année pleine, dont une part très importante supportée par les pharmacies. Ces mesures déjà partiellement entrées en vigueur seront, espérons-le retardées par la démission du gouvernement, mais elles restent embusquées, comme les symptômes de la fuite en avant d’un système, qui fonce tête baissée vers les économies faciles, au risque d’assécher l’approvisionnement en molécules essentielles et de transformer la France en désert pharmaceutique.

A-t-on gagné le match quand l’équipe adverse déclare forfait ?

:football_américain: L’UNPF, syndicat historique de l’officine en France, appelle toute la profession à rester mobilisée et vigilante. Car l’essai marqué ce 7 octobre, sous la forme d’une suspension de l’arrêté, s’accompagne d’un abandon de l’équipe adverse. Alors, comment allons-nous le transformer ? Avec qui allons-nous discuter du modèle de rémunération des pharmaciens s’il n’y a personne en face ? L’absence de nomination d’un ministre dédié à la Santé dans cet éphémère gouvernement (au profit d’un grand ministère Santé/Travail) dit bien que la Santé n’est pas la priorité de l’exécutif… et le sera assurément bien moins que la Défense dans les mois qui viennent.

Rémunération officinale : le vrai combat à mener

:ampoule:Quelles que soient les personnalités avec lesquelles leurs représentants vont négocier, les pharmaciens devront se tenir prêts à envahir à nouveau la pelouse et faire entendre leur immense ras-le-bol qu’un premier succès fragile ne tempère qu’un peu. Faisons en sorte que l’IGAS et l’IGF, chargés d’une mission express pour analyser les flux financiers du circuit de distribution du médicament, prennent conscience de la dégradation accélérée du revenu des pharmaciens et de la rentabilité officinale, en comprennent les conséquences désastreuses pour le maillage et formulent les recommandations adaptées. En l’espèce, l’évolution du modèle de rémunération officinale vers un tout-honoraires serait un danger majeur. Le combat pour l’équilibre économique des officines doit aussi être mené sur le maintien d’une marge de distribution pérenne. Et le sauvetage des officines fragiles ne peut s’appuyer que sur le tout-subventions mais sur une perspective durable, pour toutes les officines, de vivre de leur métier. Comment ? Notamment - comme le propose l’UNPF - en rémunérant l’acte pharmaceutique au minimum 15 euros (hors inflation) et en préservant des marges décentes sur les médicaments, prenant en compte le coût réel de la délivrance.

L’UNPF se tient prête aux côtés de ses partenaires de l’Intersyndicale pour avancer groupés, comme nous avons su le faire tout l’été, afin de construire notre avenir dans un contexte politique et économique plus fluctuant que jamais.

Mardi 7 octobre 2025
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