L’avenir est-il si morose ?
Si le métier vit actuellement une profonde mutation et que les inconnues sont encore très nombreuses, des opportunités sont possibles.
En pleine crise sociale qui paralyse le pays et risque de compromettre le chiffre d’affaires du mois de décembre, le moral des pharmaciens n’est pas au beau fixe.
S’ils sont inquiets de la réforme des retraites et de la baisse éventuelle de leur pension, ils sont également globalement négatifs quant à l’avenir de leur profession. Dans un contexte de baisse des marges et de recul de l’activité, leur moral est en berne. Et cela contraste avec les autres professionnels de santé pour lesquels le niveau de satisfaction n’a jamais été aussi haut depuis 2011 ![1]
En effet, la restructuration du réseau s’accélère. Les chiffres de l’Ordre des pharmaciens font état de 240 fermetures d’officines en 2018, un record depuis 10 ans, particulièrement prégnant en Ile de France. Principalement dues aux regroupements, les fermetures liées à la restitution de licence, sont, toutefois, en augmentation.
Les pharmaciens dénoncent des contraintes administratives et budgétaires trop importantes ainsi qu’un métier peu stimulant. Seuls, 19% d’entre sont prêts à le recommander. La profession s’avère d’ailleurs peu attractive auprès des jeunes étudiants qui sont nombreux à emprunter une autre voie à l’issue de leurs études de pharmacie.
Et pourtant … Si le métier vit actuellement une profonde mutation et que les inconnues sont encore très nombreuses, des opportunités sont possibles.
Les nouvelles technologies en plein essor : objets connectés, télémédecine, autodiagnostics… permettent au pharmacien de se positionner comme expert de la santé auprès des patients et comme professionnel de santé de premier recours. La revendication principale du livre blanc de l’UNPF, de devenir «pharmacien conseil» et de pouvoir prescrire des médicaments au sein d’une liste de pathologies bénignes, est enfin discutée !
Il n’est plus illusoire de penser que le pharmacien de demain sera prescripteur de soins, professionnel de santé de premier recours et expert des services de santé, comme nous l’annoncions en 2015.
Jeudi 19 décembre 2019