L’arrêté d’égalité de marge est enfin paru le 7 juillet, ce qui évitera aux pharmaciens de perdre de l’argent lors de la substitution des biosimilaires et des hybrides. La question des remises reste quant à elle suspendue au prochain PLFSS, en pleine débâcle politique consécutive à la dissolution. Il est urgent d’aboutir sur ce point, car la relance de l’économie officinale dépend plus que jamais des biosimilaires. En effet, l’avenant conventionnel signé dans l’urgence le 10 juin laisse une amère déception et un sentiment de gâchis : la conviction que la mobilisation massive des pharmaciens le 30 mai aurait dû être mieux exploitée, afin d’obtenir la revalorisation nécessaire au réseau pour se maintenir et investir.
Le cœur de la négociation sur les honoraires se solde par des réajustements minimes. Et la perfusion annuelle allant jusqu’à 20 000 euros pour les officines des territoires fragiles (enfin définis par un décret) reste une mesure-pansement, qui ne traite pas sur le fond la fragilisation d’ensemble.
Les défenseurs de l’avenant nous l’assurent, l’Assurance Maladie table sur la croissance organique de l’activité des officines. Il serait plus simple d’y croire si le CEPS n’avait pas de nouveau dégoupillé dès le 3 juillet l’arme des baisses de prix et de TFR…
Aucune mesure solide ne garantit à brève ou moyenne échéance la stabilité économique du réseau. Cyniquement, certains acteurs en profitent pour promouvoir la vente des autotests en grande surface, semant la confusion entre consommation et accès aux soins. Le pharmacien, en tant que pivot de l’accès aux soins de proximité, mérite mieux que l’aumône et les petits calculs. Et les patients-citoyens sont en droit d’attendre que nos services perdurent. Autant de raisons de ne pas renoncer et de rebâtir (par voie conventionnelle et/ou politique) une ambition collective pour la pharmacie d’officine.