L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) recommande que les médicaments contenant du paracétamol et certains AINS (ibuprofène, aspirine) ne soient plus disponibles en libre accès dans les pharmacies à partir de janvier 2020 afin de sécuriser leur utilisation.
Si cet avis montre que nos autorités considèrent que le médicament n’est pas un produit comme les autres, alors nous nous interrogeons sur leur politique :
Pourquoi avoir facilité leur mise en avant pour des raisons de transparence de prix entre les pharmacies et avoir ainsi favorisé leur assimilation à des produits de consommation courante ?
Si le pharmacien d’officine est le seul à pouvoir conseiller les patients, les informer et les alerter quant aux risques de mésusage ou de surdosage, pourquoi autoriser d’autres acteurs à communiquer librement sur des prix potentiellement plus bas au sein de structures ne pouvant garantir le même conseil ? Le problème n’est pas tant le prix du médicament, mais son bon usage.
Pourquoi autoriser des fonds d’investissement à prendre le contrôle des officines, les réduisant à une vision purement économique du métier ? Quid de la santé publique et du bon usage du médicament quand le seul objectif est économique ?
Si nos autorités souhaitent que les pharmaciens restent les professionnels de santé que les patients attendent, donnons-leur les moyens de gérer leur outil de travail et de promouvoir des conseils et des services.
Enfin, si le médicament n’est pas un produit comme les autres, alors menons une politique cohérente et garantissons son bon usage à tous les niveaux.