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Promouvoir un exercice libéral et responsable

Les pharmaciens doivent-ils réapprendre à dire non ?


Depuis trop longtemps, les pharmaciens subissent l’obligation de dire « non, votre traitement n’est pas disponible » à des patients mécontents ou résignés. Lorsqu’il n’est pas contraint par les aléas de l’approvisionnement, le « non » a pourtant ses vertus dans l’exercice officinal. Refuser à un patient un traitement inapproprié a autant de valeur qu’une délivrance à bon escient. Pas le non obtus, mais celui qui réoriente, explique et accompagne.


N’est-il pas temps aussi, pour les pharmaciens, de se réapproprier le « non » aux mesures inadéquates et aux situations intenables ? Non aux mesures inefficaces contre les pénuries et le gaspillage (comme la dispensation à l’unité). Non aux propositions qui confondent bon usage et rationnement. Non aux dispositifs anti-fraude qui transforment les pharmaciens en agents de contrôle sans les protéger contre les réactions agressives lors des refus de délivrance. Non aux attaques sur les remises dégainées par l’Assurance maladie dans son rapport Charges et Produits 2025 : l’économie officinale n’est pas une variable d’ajustement. Quant à travailler plus pour gagner moins, lorsque ce surtravail relève de la paperasserie et des tracasseries administratives et non du service apporté aux patients, c’est non également.


Un non pour un oui


Cet art de refuser, n’est-il pas le meilleur moyen d’affirmer notre adhésion à une pharmacie d’avenir ? Une officine à la fois plus connectée, préventive, tournée vers les patients, outillée par une interprofessionnalité motivante et non contraignante ? Naturellement, nous disons oui à ce qui contribue au meilleur accès aux soins possible pour nos patients, oui à la mobilisation collective contre les épidémies : grippe, montée de la coqueluche, Monkeypox… Nous acquieçons aussi aux avancées récentes qui nous permettent de prendre en charge les angines et les cystites - même si le passage en droit commun n’aurait en aucun cas dû balayer les protocoles de coopération en CPTS, jugés sécurisants pour bien des pharmaciens effectuant ces missions essentielles.


Le oui enthousiaste à l’avenir de l’officine implique des « nons » raisonnables, là où trop souvent, une nature polie et une inclination spontanée au service ont pu conduire les pharmaciens à prononcer des « ouis » discutables, à accepter des décisions absurdes ou des textes conventionnels insuffisants. Réservons nos approbations avec une vigilance particulièrement exacerbée en ces temps d’instabilité politique, face aux risques d’un PLFSS expédié ou cantonné aux coups de rabot budgétaire.

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Lundi 2 septembre 2024
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