Objet de toutes les attentions, y compris celle du gouvernement qui a chargé Cédric Vilani d’une mission pour une « Stratégie nationale sur l’Intelligence Artificielle », l’IA génère autant d’inquiétudes que d’espoirs quant à ses futures applications. Son développement impacte tous les secteurs, y compris celui de la santé et de la pharmacie.
Si le spectre du « robot en blouse blanche » n’est pas pour demain, le pharmacien risque de voir son exercice quotidien évoluer au cours des prochaines années.
Outil de calcul ultra performant, l’IA pourrait accélérer la mutation de la profession vers davantage de conseils et de services. En tant qu’aide au diagnostic, l’IA favorise le développement de la télémédecine dans les zones de déserts médicaux. L’officine qui accueille une cabine de télémédecine, devient alors le lieu de santé de proximité permettant de préserver le maillage et l’égal accès aux soins pour tous.
L’IA concerne également la gestion des données de santé dont les enjeux financiers sont colossaux. Les data qui transitent par l’officine : traitements délivrés, bilans de médication, entretiens pharmaceutiques… sont d’une importance majeure pour les laboratoires. L’IA peut permettre de générer un revenu supplémentaire pour les pharmaciens, propriétaires de ces données. L’UNPF encourage la profession à se mobiliser sur ce sujet afin d’assurer un traitement éthique des data des patients.
En conférant des outils d’aide à une prescription pharmaceutique, l’IA renforce le rôle du pharmacien comme acteur de premier recours au sein du parcours de soin. L’UNPF soutient une évolution du métier vers un pharmacien prescripteur de soins au moyen de conseils personnalisés, d’une approche préventive et prédictive rendue possible par l’IA.
Le développement des objets connectés en santé, des tests prédictifs ou des auto-diagnostics rend essentiel le rôle du pharmacien, qui pourra analyser les résultats et orienter les patients vers le médecin ou les urgences le cas échéant.
L’IA en officine, c’est aussi la possibilité pour le pharmacien d’anticiper la non-observance, de détecter une éventuelle iatrogénie, de suivre le patient en temps réel ou d’anticiper et mieux gérer les ruptures de stock afin d’éviter les arrêts de traitements. Autant d’améliorations en termes de santé publique et de réductions des dépenses de santé.