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Promouvoir un exercice libéral et responsable

Négociations économiques : « Sans hausser le ton, nous n’aurons rien »

À la stratégie du bras de fer, l’Assurance maladie préfère visiblement celle du piétinement. Des négociations en cours sur l’avenant conventionnel, il ne ressort pour le moment aucune avancée.

À la stratégie du bras de fer, l’Assurance maladie préfère visiblement celle du piétinement. Des négociations en cours sur l’avenant conventionnel, il ne ressort pour le moment aucune avancée. Rien ! La succession des réunions ne permet que de constater le fossé qui sépare la pharmacie d’officine « vue de haut » (ou devrait-on dire « prise de haut ») de la pharmacie réelle, à bout de souffle économique. Les titulaires et leurs équipes oscillent, depuis de longs mois déjà, du ras-le-bol au désarroi, mais ce sentiment se mue à présent en colère. Tant de témoignages, pris sur le vif ou sur les réseaux sociaux en témoignent, la profession n’en peut plus du mépris et de l’indifférence accueillant sa juste et simple demande de rééquilibrage des honoraires. Nous l’avons dit et redit, faute de revalorisation notable permettant d’enrayer la baisse de rémunération, les fermetures d’officines vont s’accélérer et l’offre de soins de proximité se dégrader dans un pays qui prétend en faire sa priorité. Des moins de 20 000 pharmacies actuelles, combien resteront dans cinq ans ? Dans dix ans ? 15 000 ou encore moins ?
 

Au lieu de prendre à bras le corps la relance vitale du réseau, le Gouvernement et la Cnam allument des contre-feux sur des sujets rebattus et hors de propos, comme la dispensation à l’unité et la vente en ligne de médicaments. En parallèle, des députés de la majorité travaillent sur des pistes de déréglementation. Pourtant, le dispositif français de délivrance des médicaments, garant de l’absence de contrefaçon et rempart du bon usage, est l’un des rares systèmes qui fonctionnent bien dans notre pays. Vouloir l’attaquer n’a aucun sens. Sinon pour le bénéfice de qui ? Des intérêts des sociétés lucratives qui supplanteront les pharmaciens dans la distribution de produits de santé ? À moins que ces épouvantails ne servent à déplacer l’attention des pharmaciens, et à les préparer à l’idée qu’ils n’auront rien ? Afin de leur dire, une fois les contre-feux éteints : de quoi vous plaignez-vous, nous avons sauvé le monopole ?
 

Les pharmaciens ne se contenteront pas d’un statu quo. Sortir de la prochaine réunion plénière, prévue avec l’Assurance maladie début mars, sans proposition concrète et significative de revalorisation représenterait une catastrophe pour le réseau. Faute de signaux positifs d’ici ce rendez-vous majeur, nous n’hésiterons pas à provoquer le destin, en appelant à une mobilisation unie de toutes les forces vives qui veulent préserver l’accès des Français à une pharmacie de qualité et proche de chez eux. La santé comme l’alimentation fait partie des besoins essentiels. Les agriculteurs n’ont pu se faire entendre qu’en manifestant fortement leur colère, les pharmaciens ont bien retenu la leçon.

Vendredi 2 février 2024
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