Qu’est-ce que l’UNPF ?
L’Union nationale des pharmaciens de France est le plus ancien des syndicats représentatifs de la profession. Il a été créé au début du 19e siècle.
Quel est le rôle le plus important du syndicat aujourd’hui?
Celui de représenter les pharmaciens. Longtemps, le pharmacien a été assimilé à un distributeur de médicaments. Aujourd’hui, il va au-delà, en rendant des services différents, comme la vaccination ou le dépistage au cœur de cette crise sanitaire, ou auparavant lors des campagnes de vaccination de la grippe. Son rôle est en train d’évoluer.
Quel est le premier travail du pharmacien aujourd’hui ?
Nous nous considérons comme des acteurs de santé à part entière. Les pharmaciens d’officine ne sont plus là pour distribuer uniquement des médicaments. Sans être des médecins, les 6 années d’études qu’ils réalisent leur permettent d’être de bons prescripteurs de médicaments et donc de prodiguer, dans la mesure du possible, des renseignements utiles à nos clients.
Vous sentez-vous commerçant ou acteur de santé publique ?
Les deux puisque nous vivons du commerce, de ce que l’on vend. Mais nous ne vendons pas n’importe quoi. Nous sommes sans doute les commerçants qui accompagnons le plus nos clients dans l’achat.
Qu’est-ce que le Covid a changé pour vous, pharmaciens ?
Tout simplement le fait que désormais, toute la population est amenée à pousser la porte d’une pharmacie. Avec les tests et la vaccination, nous croisons des personnes que nous ne connaissions pas. La prise en charge est différente, nos officines doivent désormais s’équiper de locaux, se préparer à de nouvelles missions. A partir des 21 000 officines réparties en France, nous sommes en capacité de vacciner 500 000 personnes par jour. C’est déterminant. Plus que de créer d’immenses vaccinodromes, le gouvernement aurait été plus avisé de s’appuyer sur le maillage de proximité que forment les pharmacies.
Ne trouvez-vous pas que le métier est un peu vieillot ? La pharmacie d’officine ne doit-elle pas se transformer ?
Mais c’est déjà le cas ! Notre profession est en pleine transformation. Nous devons continuer sur ce chemin ? Nous faisons des tas de choses que nous ne faisions pas avant. Nous nous sommes adaptés à la délivrance des masques, à la vaccination de la grippe, du Covid-19, etc. Nous avons démontré, ces dernières années, que nous pouvions être les utiles relais de proximité de la stratégie médicale mise en place dans le pays.
Quels sont les bons et les mauvais côtés de la digitalisation de l’officine ?
Notre profession est la plus digitalisée du monde. Nous investissons en la matière depuis plus de 40 ans. Nous devons faire évoluer la communication sur ce sujet mais le conseil de l’ordre des pharmaciens nous bloque, au nom d’une déontologie sans doute un peu dépassée. Une meilleure communication sur ce que nous faisons nous permettrait de mieux mettre en évidence la manière dont nous fonctionnons.
Beaucoup de pharmacies se regroupent, qu’en pensez-vous ?
C’est en effet une bonne chose à partir du moment où elles sont surreprésentées sur un territoire. Il faut à la fois harmoniser l’ancrage territorial, à savoir le fait que la population, quel que soit le lieu d’habitation, puisse accéder facilement à une officine, et le regroupement judicieux là où le constat d’une surreprésentation saute aux yeux.
L’UNPF avait milité en 2015 pour l’ouverture du capital des pharmacies à l’ensemble des pharmaciens (et non exclusivement ceux en exercice). Est-ce toujours d’actualité ?
Non, les choses ont évolué. Cette possibilité d’ouvrir le capital était liée à la concurrence annoncée de la grande distribution. Or, 7 ans plus tard, un constat s’impose, les pharmaciens ont gardé la main. La grande distribution n’a pas menacé notre monopole. Il n’est plus aussi urgent de consolider le capital des officines.