Perte du monopole sur les produits de contraste : l’UNPF demande des comptes
L’UNPF s’oppose avec la plus grande fermeté à un amendement de dernière minute qui fait payer cash aux pharmaciens une révision du circuit d’achat des médicaments dédiés à l’imagerie.
Le passage en force ne passe pas. Un amendement au PLFSS, ajouté in extremis par l’exécutif au gré d’un énième 49-3, permet aux cabinets de radiologie de s’approvisionner en produits de contraste directement auprès des laboratoires pharmaceutiques. Actuellement, c’est le pharmacien qui dispense aux patients ces médicaments nécessaires à leurs examens d’imagerie. Cette disposition vient priver, sans aucune information ni consultation préalable, le réseau officinal d’un chiffre d’affaires annuel estimé à environ 300 millions d’euros par an.
L’UNPF se déclare abasourdi de ce manque total de transparence et de la teneur d’une décision qui fait servir l’économie officinale de « caisse de secours » pour équilibrer les comptes.
De surcroît, est-ce aux pharmaciens de payer pour l’apaisement de négociations conventionnelles tendues entre les médecins et l’Assurance maladie ? Notre profession prouve pourtant chaque jour sa volonté de faciliter la coopération et d’établir, dans le respect des compétences de chacun, une meilleure répartition des rôles pour rationaliser les parcours de santé. Mais ce n’est pas en excluant arbitrairement le pharmacien du parcours de radiologie que s’établira le climat de confiance nécessaire pour construire un système de soins véritablement centré sur le patient. Cette ponction indue d’une part conséquente de nos revenus engagerait de la plus mauvaise des manières les travaux prévus en 2023 avec l’Assurance maladie autour de l’avenant économique à la convention pharmaceutique.
L’UNPF appelle donc toutes les forces représentant la pharmacie d’officine en France à se liguer pour obtenir le retrait de cet amendement ou la compensation de ses conséquences économiques pour le réseau officinal.
Lundi 5 décembre 2022